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Que la République sauve la Reine

 

Pour VSD, avril 2011

 

Le prince et sa princesse s’avancent. De leurs nobles mains, ils saluent la foule tandis que la mariée ajuste sa longue robe blanche. Londres défile et sur les trottoirs chacun agite frénétiquement petits drapeaux et portraits de la famille royale. Le carrosse fend la foule conquise, comme en extase. Beverly, 35 ans, a le privilège d’être du cortège. « Etre stupide c’est ce que finalement nous faisons de mieux nous autres punks. » Car le carrosse n’est en fait qu’un chariot bariolé et les mariés, deux joyeux drilles punks qui singent avec une vingtaine de camarades déguisés et maquillés, la grandiloquence royale. Pour les badauds, c’est en tout cas un nouveau mariage. La petite bande poursuit sa route effrénée au rythme de leur sono et tente entre quelques pas de danse de se faire une place au milieu de la circulation. Londres a connu un week-end agité. Si tous les yeux étaient braqués sur l’union princière, la vraie, ils sont quelques-uns à avoir voulu profiter du mariage et des traditionnels « street party » (fête de rue) pour exprimer leurs réserves sinon leurs désaccords avec la liesse majoritaire. Le mouvement est toutefois crépusculaire. Les forces de police ont veillé en effet à annihiler toutes formes possibles de troubles en procédant à des arrestations préventives dans les cercles hostiles. Rave, 26 ans, est pourtant venu spécialement du Pays de Galles pour se rendre au point de rencontre de « Soho Square » ou devaient se retrouver les mouvements « anti-wedding ». Son apparition soudaine au coin de la rue a eu son effet. Méga-phone en bandoulière, heaume, côte de maille, et blason frappé de la croix de Saint Georges, il a rejoint les quelques irréductibles, une dizaine, qui le regard inquiet ont pénétré malgré tout sur les lieux du rassemblement. « Notre mouvement n’est pas contre l’union d’un homme et d’une femme mais contre l’ironie de ce mariage qui coûte 30 millions de livres (36 millions d’euros) alors que le contexte économique se dégrade en Grande Bretagne. Il s’agit donc pour nous d’alerter les médias », déclare t-il.  Et des médias il y en avait finalement plus que de participants. Graham, l’un des organisateurs du mouvement, convient d’ailleurs des difficultés pour sensibiliser à la cause. « Outre les arrestations qui ont eu lieu dans toute la Grande Bretagne les jours précédents le mariage, la population est comme décharnée et hypnotisée par cette célébration alors que le pays s’enfonce. C’est d’ailleurs pourquoi nous avions prévu de jouer une pièce de théâtre dont le titre est le jour du zombie. »

 

Et voici le point de convergence de ces mouvements informels, qu’ils soient anarchistes, républicains ou citoyens. L’Angleterre sombre. Ross, 25 ans et étudiant en philosophie, s’est rendu quant à lui à la « street party » des républicains, un mouvement qui malgré la faible audience dont il dispose dans le royaume, a fait le plein en cette après-midi. Au milieu des déguisements de révolutionnaires français, Ross explique ce qui selon lui constitue le mal anglais. « Tout d’abord, nous devons être des citoyens et non des sujets, cela implique une mentalité toute particulière. Il est par ailleurs frappant de constater que la Grande Bretagne est la dernière théocratie d’Europe. Ici, le chef de l’Etat, la reine, est aussi chef de l’Eglise d’Angleterre, la religion officielle. Ensuite, en tant qu’étudiant, le coût d’une année universitaire est passé en 3 ans de 1100 euros à 9000 euros. » Et ils sont beaucoup, étudiants, à faire un constat identique. Sur Trafalgar Square, le soir est enfin tombé et l’hystérie qui s’était emparée des lieux dans la journée a disparue.

 

Tandis que des ouvriers s’échinent à démonter les gradins disposés sur la place, derniers vestiges du mariage, ils sont une trentaine d’étudiants à opérer dans l’ombre. Equipés de leurs sacs et de leurs tentes, traînant avec eux leurs slogans et leurs pancartes, ils viennent s’installer sur le parvis sous les yeux médusés des touristes de la « National Gallery ». Chrissy, 31 ans,  est étudiante en physique. Elle explique que depuis 5 semaines, ils viennent camper ici pendant 24 heures pour protester contre la politique économique du gouvernement. « Vous seriez venus il y a quelques temps il n’y avait personne, les gens n’étaient pas intéressés. Ce changement a débuté il y a 3 ans. Ici, c’est un peu le début d’une nouvelle période Thatcher. Les services publics sont réduits à peau de chagrin les uns après les autres et le gouvernement multiplie les coupes budgétaires. » Cheap, 17 ans, vient de quitter l’école et s’inquiète aussi de la situation. « Les frais universitaires ont augmenté. Soit vous les payez tout de suite soit une fois que vous commencez à travailler en recourant à un prêt de 5%. Il y a quelques semaines, il y a eu d’importantes manifestations étudiantes. » Martin, 25 ans, fait un peu office de leader de ce petit mouvement. Organisant l’installation du campement, il distille à chacun quelques conseils en cas d’intervention policière. « Nous resterons ici 48h » annonce t-il fièrement. « Nous voulons profiter de la manifestation du 1e mai, 2000 personnes sont attendues, pour nous faire entendre. » Le chemin est pourtant encore long.

 

La manifestation du 1e mai, le « mayday » ressemble plus à une coalition de chapelles aux revendications disparates et l’opinion anglaise, dans une grande majorité, est encore très loin de s’éveiller à leur discours. Comme le déclare, Henry, 45 ans et ingénieur, « dans ce défilé, il n’y a aucune union pour lutter contre les coupes budgétaires. Pourtant ici certaines entreprises ne payent pas d’impôts et tous les prix augmentent.

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